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Merci Free!

Remercier une entreprise privée, quelle drôle d’idée, surtout quand on n’en est pas client! Mais voilà, l’impact de Free dans l’écosystème internet français va au delà de sa clientèle.

Accès RTC

Pour les plus jeunes d’entre-vous, dans les années 1990 la connexion internet RTC c’était matérialisé par le modem produit qui cette douce mélopée.
A l’époque où pour accéder à l’Internet il fallait non seulement payer un abonnement mensuel, mais en plus payer le temps de communication téléphonique du modem sur des numéros surtaxés (je ne vous dit pas le coût de la facture téléphonique et le stress de d’optimiser au max tout temps de connexion). L’arrivée de Free sur le marché avec un accès sans abonnement et sur un numéro de connexion normal non-surtaxé fut un grand vent de fraîcheur et un allègement considérable de mon porte-monnaie.
Basta les modèles économiques de Compuserve, AOL, MSNet, France Télécom (qui cherchait encore à essayer de refourguer son nouveau Minitel couleur), etc…

Hébergement de pages web gratuit avec PHP

En plus de proposer ses accès RTC à l’Internet, Free proposait à tous les comptes créés une adresse e-mail en POP (chouette!), mais surtout un espace d’hébergement de page web avec le support de PHP3 et sans encarts publicitaire. Là où toutes les offres gratuites se contentaient de pur HTML statique et avec de disgracieuses publicités. L’accès démocratique à un hébergement avec ce langage m’a donné l’envie de l’apprendre pour faire un peu plus de choses sur mes pages web. Génial, ça a l’air de pouvoir faire plein de trucs chouettes ce PHP… J’ai donc décortiqué et commencé à apprendre le PHP.

Développer, se documenter, apprendre à coder, tester des pages, etc… ça prend du temps. Et à cette époque être connecté à Internet illustrait bien à ce dicton: le temps c’est de l’argent. Et je me suis effrayé de mes factures téléphoniques (bien que sur un numéro non-surtaxé). Aussi la solution fut pour moi d’installer Apache/PHP/MySQL sur mon PC Windows, comme ça je pouvais poursuivre l’apprentissage de PHP en toute tranquillité de facture téléphonique. Puis comme ce n’est pas la panacée je me suis installé un petit serveur Linux à la maison avec Apache/PHP/MySQL avec Mandrake en 1999 (téléchargé depuis le ftp miroir de Free). Puis je suis passé à ClarkConnect en 2000, puis Debian en 2002.

L’abandon de Windows et le passage au tout Linux pour mes ordinateurs de bureau fut grandement aisé par le fait que je connaissais déjà Linux pour les serveurs (ça enlève l’appréhension).

16 années plus tard, le fait que mon métier actuel soit le développement web en PHP et que je travaille uniquement en environnement GNU/Linux, Free y est un peu pour quelque chose: il a semé la graine.

Les prix de l’ADSL

Prix de l’ADSL exorbitant en France, et l’inexistence totale d’une concurrence m’ont fait m’abstenir de souscrire à l’ADSL. Jusqu’au jour où a émergé un premier concurrent à France Telecom: Mangoosta. J’ai donc été client de Mangoosta, un client satisfait, et j’ai eu la chance de ne pas être de ces clients dont certains employés de France Telecom débranchaient volontairement la connexion au niveau du central téléphonique pour essayer de les faire revenir chez l’opérateur monopolistique. Puis Mangoosta subissant entre-autre les pratiques nuisibles de France Telecom, a connu quelques déboires et a du être racheté par Nerim. Je suis resté chez Nerim (le meilleur service ADSL que j’ai connu! Une seule déconnexion en 3 ans et encore j’avais reçu un mail avant pour me prévenir).
L’arrivée de Free sur le marché de l’ADSL a été balbutiant au début, mais le dégroupage et la formule tarifaire à 30 euros/mois a dynamisé la concurrence, si bien que j’ai réduit ma facture ADSL en quittant Nerim pour Cegetel, qui est devenu Neuf puis SFR.
Pour le grand public c’était la possibilité d’être enfin connecté à l’ADSL à tarif raisonnable, donc des utilisateurs en masse. Ce nombre critique d’utilisateurs haut-débit qu’il a manqué à beaucoup de start-ups françaises qui ont du mettre la clef sous la porte faute de marché au début des années 2000. C’était aux Etats-Unis, au Japon, en Allemagne qu’il fallait monter les start-ups du web, pas en France. La France c’était mort à l’époque, et ce retard de lancement et d’innovation dans le numérique on le paye encore aujourd’hui.

Les prix des forfaits de téléphonie mobile

Alors que mon forfait mobile avec 2h de communication me coûtait 35 euros par mois, et que si je voulais y ajouter un accès internet, la seule possibilité était que dans sa grande générosité SFR me proposait de payer 15 euros de plus par mois, soit 50 euros au total. Et chez France Telecom/Orange c’était kiff-kiff. Donc je me suis abstenu d’avoir Internet sur mon mobile.
Et Free a débarqué avec ses forfaits. Je ne suis certes pas passé chez Free mais mon forfait a été divisé par plus que deux (l’objectif Xavier Niel). Merci Free! Et nombreux sont ceux à avoir adopté le mobile pour leur usage d’Internet suite à cette réduction des tarifs. Ça a permis à la France de ne plus être à la traîne de l’Europe car son marché domestique était auparavant bridé et rançonné par un oligopole, sous la bien-vaillance complice des pouvoirs publiques.
Note: maintenant en plus je fais et teste les sites de mes clients pour l’usage sur mobile, car celui-ci est grandissant 🙂

Pour conclure: merci Free!

Merci Free! Merci d’exister, d’avoir fait ces choix et ces positionnements disruptifs de marché. Et merci pour les initiatives à venir comme l’école 42 et sûrement d’autres… Car la France a besoin d’acteurs économiques qui dynamisent et posent les jalons des futures dynamiques, et plus d’acteurs qui l’enferme dans des rentes et des cloisonnements qui sont suicidaires à moyen ou long terme.
Les pouvoirs publics et les pratiques monopolistiques ont fait accumulé un retard numérique et de tout le secteur créateur d’emplois et d’innovation qu’il représente. Je n’ose pas imaginer le scénario de tiers-monde numérique dans lequel serait la France si Free n’avait pas existé. Merci Free!

2 thoughts on “Merci Free!”

  1. lu33390 says:

    bonsoir , et pourquoi n’etre jamais passé chez free ???

  2. tof says:

    Bonne question @lu33390!

    C’est une raison historique d’abord.
    A l’époque où j’ai voulu me faire raccorder à l’ADSL, la seule concurrence et alternative face à France Telecom c’était Mangoosta. (Free à l’époque avait commencé à tester l’ADSL mais ce n’était qu’en mode expérimental et non-stable).
    Puis Mangoosta s’est fait racheté par Nerim, et j’y suis resté (vraiment un FAI très pro!).

    Après quelques années de bons et loyaux services de Nerim, j’ai du réduire les frais (50€/mois), je suis alors passé à Cegetel à 15€/mois. Cegetel s’est fait racheter par Neuf, Neuf s’est fait racheté par SFR… et je suis devenu « de facto » client SFR ADSL durant quelques années en attendant la fibre optique qui ne viendrait que de Orange ou SFR. Puis en 2010 raccordement fibre SFR (sur installation d’immeuble par Orange): 30€/mois pour du 100M down/50M up/ip fixe (l’upload, et pas un truc moisi à 1M, m’intéressait pour avoir mes propres serveurs à la maison).

    Mon prochain FAI va être Belgacom, et ça ce n’est pas glorieux :/

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